Juliette Bureau est expert RC financier chez Ciblexperts et travaille à Nantes. Elle évoque son métier, les qualités indispensables pour mener à bien ses dossiers qui sont souvent très longs et complexes, son évolution professionnelle, l’importance de son assistante, son intérêt pour ce métier passionnant qu’elle exerce depuis 20 ans et dans lequel les femmes sont peu nombreuses 👇
Votre fonction ?
Je suis expert RC financier. Je gère les volets pertes immatérielles des dossiers qui me sont confiés. Ce sont des pertes de marge brute d’exploitation subies par des entreprises à la suite d’un sinistre, des pertes de loyer, de pertes de jouissance. Soit le dossier m’arrive directement parce qu’il n’y a que des pertes immatérielles à régler soit je travaille en binôme avec un un expert matériel ou bâtiment de l’équipe.
Pouvez-vous citer un dossier emblématique ?
Une clinique sinistrée à la suite d’un incendie lequel a pris dans les installations de traitement d’air. Les fumées ont contaminé les blocs opératoires, l’activité s’est arrêtée, d’autres blocs opératoires ont été trouvés ailleurs puis il y a eu une reprise progressive de l’activité. Ce dossier est parti en judiciaire. Fait assez rare, un collège de 3 experts judiciaires a été désigné. Ciblexperts fait donc intervenir un expert incendie, un expert bâtiment-matériel, et, un expert financier, moi-même.
Votre parcours ?
J’ai une Maîtrise de gestion, option finances fiscalité à Paris Dauphine. J’ai suivi la formation pour obtenir le Diplôme d’Etudes Comptables Supérieures et travaillé dans des cabinets d’expertise comptable et des départements comptables et financiers d’importantes entreprises. Puis, l’expertise RC, que j’exerce maintenant depuis un peu plus de 20 ans.
Les qualités pour votre poste ?
Il faut être polyvalent. Il faut aimer faire des recherches, analyser, synthétiser, rédiger, se déplacer, aller en réunion, prendre la parole. Il faut être bien campée sur ses 2 pieds et être combative. Quand j’ai commencé dans le métier, il y avait très peu de femmes et mes capacités techniques étaient remises en cause. Aujourd’hui, j’ai fait ma place et mes compétences sont reconnues mais il faut rester combative. Il faut aimer l’imprévu : il faut accepter qu’en 2 jours son agenda change du tout au tout !
Votre assistante ?
Son rôle est hyper important. Elle ouvre les dossiers, gère les agendas, organise les réunions, et, surtout, elle relit avec un œil critique et avisé nos rapports qui sont longs et complexes. C’est Maryse Guillou.
Un bilan sur la crise sanitaire ?
J’ai trouvé le 1er confinement plutôt facile. J’ai travaillé encore plus qu’avant et j’ai eu le bonheur d’avoir l’une de mes filles à la maison. J’ai beaucoup moins aimé le 2ème ! C’était plus dur, plus compliqué, le manque de relations s’est fait ressentir.
Un fait marquant dans votre métier ?
Mon arrivée chez Ciblexperts en 2016 a été pour moi un tournant de carrière, une nouvelle étape, un nouveau départ. J’ai été mise en confiance, considérée, j’ai pu traiter des dossiers beaucoup plus importants, j’ai pu grandir professionnellement. Merci Annabel Chaulvin pour m’avoir cooptée !
Quelques mots sur l’évolution de votre métier depuis que vous avez commencé ?
Concernant l’expertise entreprises qui est le cœur de métier de Ciblexperts, je trouve qu’aujourd’hui les compagnies sont beaucoup plus exigeantes sur le fondement technique des rapports, sur les compétences techniques des experts qui doivent être de plus en plus pointus. Au sein de Ciblexperts, chacun a sa spécialité.
Ce qui vous plaît le plus dans votre métier ?
La variété des dossiers, des problématiques, des secteurs d’activités, des tâches. Les relations humaines. Le partage d’expertise et la transmission des savoirs. J’ai souvent des coups de fil d’autres collègues qui appellent pour avoir des conseils. C’est chouette !
Un conseil professionnel marquant ?
Quand j’ai débuté dans l’expertise, celui d’un expert chevronné pour réussir : « savoir, savoir être et faire savoir ».
Un loisir ? Une passion ?
J’aimais beaucoup l’équitation que j’ai pratiquée pendant longtemps et qui demande du temps et de la disponibilité, dont je manque cruellement. Le cheval s’en rend compte et la relation devient compliquée… La natation, la course à pied aussi. J’habite à Nantes, et, à proximité de la maison, j’ai tout ce qu’il faut.
Pour conclure ?
Je trouve mon métier passionnant. En tant que femme et mère, il faut savoir déléguer dans sa vie personnelle, se faire aider. Quand j’ai commencé l’expertise, j’étais maman de jumelles qui avait 12 ans, mon mari travaillait lui aussi énormément et j’ai eu la chance de tomber sur quelqu’un de très bien qui m’a aidée. Je crois que sans cette personne je n’aurais pas pu autant donner. Il ne faut pas hésiter car le métier en vaut vraiment la peine.
