PI127 - Histoire art - SITE - Bandeau

Le mythe de
Napoléon Bonaparte
dans l’art

La représentation de Napoléon.

A la toute fin du XVIIIème siècle, Napoléon Bonaparte (1769-1821), après une brillante carrière militaire, devient premier consul à partir de 1799 et Empereur des Français entre 1804 et 1815. Napoléon va au travers de ses conquêtes militaires et sa réorganisation de la France briller particulièrement. L’art va se mettre au service de sa propagande pour développer un mythe autour de sa personne.

A la veille de la Révolution, l’art sort de la frivolité du style Rococo et entame une phase plus sérieuse. Politiquement, la révolution américaine et le creusement de la dette influencent et provoquent la chute de la Monarchie Absolue. Jacques-Louis David (1748-1825) sera une figure majeure de cette période et du mouvement néo-classique. Après avoir réalisé des commandes picturales pour Louis XVI (Le serment des Horaces, 1784), il illustre la période révolutionnaire avec Le serment du jeu de Paume (1791) ou encore La Mort de Marat (1793). Nombre de ses élèves suivront ses pas et seront également des figures majeures de la représentation de la figure de Napoléon, et ce dès 1796 comme Antoine-Jean Gros (1771-1835) avec Bonaparte au pont d’Arcole.

Un exemple de la glorification de la personne de Napoléon se voit au travers de tableaux évoquant le même thème, Bonaparte franchissant le col du Grand Saint Bernard (1803) de David qui exprime une glorification de la personne de Napoléon au travers du dynamisme de sa personne et de son cheval. A contrario, la représentation qu’en fait Paul Delaroche en 1848 dans une toile du même nom est certainement plus proche de la réalité mais beaucoup moins positive pour l’Empereur.

Les matériaux utilisés à l’époque

Les matériaux utilisés par les peintres de cette époque allient la traditionnelle peinture à l’huile constitués de pigments broyés dans de l’huile de lin, de noix ou de graines de pavot. L’inconvénient de cette technique est un temps de séchage très long pouvant atteindre plusieurs années car différentes couches de peinture sont superposées. David, mettra par exemple 2 années pour la réalisation du Sacre de Napoléon avec lequel il confirme sa notoriété. Il commence la production de l’œuvre en décembre 1805 et la termine en novembre 1807.

Au cours du XIXème siècle les peintres aidés des chimistes vont améliorer leurs pratiques dans l’objectif de réduire le temps de réalisation et de mieux rendre compte de la lumière et des mouvements. Ils vont se servir de gels à base d’huile, de résine et de plomb, introduits le plus souvent sous forme d’acétate de plomb en solution aqueuse ou sous forme solide. Utilisés par les peintres anglais de l’époque sous le nom « gumtion », ils permettent de peindre plus vite, en quelques jours seulement avec des effets de volume et de texture inégalés.

L’expertise de ces toiles

Au-delà de la simple expertise visuelle, une authentification poussée d’une œuvre d’art va donc rechercher la présence de ces éléments dans le tableau en associant parfois l’utilisation de rayon X pour en déterminer la valeur. D’une manière plus précise, il s’agit de la spectrométrie de fluorescence de rayon X, qui d’une manière non destructive permet de calculer la composition et/ou l’épaisseur des couches à partir de la modélisation de la stratigraphie de l’œuvre. Ces techniques très poussées sont toutefois généralement utilisées pour des œuvres antérieurs au XIXème siècle pour lequel l’appartenance est plus compliquée à situer.

Ces techniques d’expertises poussées permettent de déterminer la véracité d’une œuvre d’art. En effet, les faux sont parfois tellement bien imités, qu’il n’est pas possible de déterminer à l’œil nu s’il s’agit d’un vrai ou d’un faux. Dans les années 1960-1970, le faussaire Fernand Legros s’était fait une spécialité de la production de faux tableaux. Il gagnait d’abord la confiance de ses victimes en leur vendant des toiles authentiques, puis les arnaquaient en leur vendant des faux de sa main.

La figure de Napoléon encore glorifié de nos jours

Napoléon garde une place particulière dans le cœur des Français, tout au long du XIXème siècle puis du XXème siècle. Un nombre important de livres puis de films vont se rattacher à la personne de l’empereur. Les premiers films autour de sa personne datent de 1897, au tout début du cinéma. La vie de Napoléon a été retracée en 2021 au cours d’une exposition temporaire qui s’est tenue à Paris et célébrant le bicentenaire de sa mort.

L’assurance de ces toiles

Le caractère particulier des expositions temporaires fait qu’il est nécessaire de souscrire à un type d’assurance particulière. L’assurance « clou à clou », qui permet de garantir un bien mobilier d’un point A à un point B qui inclut le transport, les douanes, le démontage, le remontage etc. Ces conditions de couvertures doivent être clairement indiquées sur le contrat. Ce type de convention peut faire l’objet d’un marché privé ou publique en fonction du type d’œuvre exposé.

Alexandre Biberian – Polyexpert, Marseille

Bio express d’Alexandre Biberian

  • Formation : Licence de droit et d’histoire de l’art.
  • Expérience : 5 ans dans l’expertise assurance.
  • Entrée dans le Groupe : 2 juillet 2018.
  • Spécialité Vol.
  • A titre personnel, goût prononcé pour : l’art et l’histoire du XIXème siècle
Partager sur linkedin
Partager sur facebook
Partager sur twitter
Partager sur email